Prévenir quand on ne peut pas guérir...

Troisième et dernier chapitre de cette série consacrée aux addictions depuis les facteurs qui déclenchent un déséquilibre jusqu’à la perte de contrôle totale

Alors comment prévenir ?
Comment se protéger soi et les autres de ces facteurs qui viennent déséquilibrer votre balance entre les plaisirs et les contraintes et qui vous font vous tourner vers des comportements ou des substances qui après vous avoir fourni ce plaisir que vous recherchez feront de vous des esclaves de ce plaisir qui se transformera en souffrance.

Pensez-vous vraiment que la personne qui fume ses 2 paquets de blonde par jour éprouve un plaisir à fumer ?
Pensez-vous que l’alcoolique qui ne tient debout que grâce à sa consommation prend du plaisir dans la consommation ?
Quel est le plaisir du jeu lorsque vous êtes ruiné et criblé de dette ?
Croyez-moi s’il suffisait d’avoir de la volonté, ces personnes ne seraient pas en souffrance.

I. Revenons aux mesures à prendre en prévention

Quelles actions de prévention pouvons-nous mettre en place pour éviter en entreprise et dans notre vie privée de succomber au stress à la déprime et avoir recours aux calmants ou stimulants que sont les médicaments, les stupéfiants, le tabac ou l’alcool.

 

1) L’origine externe de mon mal-être

Depuis trois ans nous vivons dans la peur alimentée par la pandémie qui pourrait revenir (ou pas !) le réchauffement climatique et ses manifestations impressionnantes ou tout simplement en écoutant radio et télévision. Il est de bon ton de parler de stress et de déprime prolongé pouvant entrainer dépression et Burn out et d’en attribuer la responsabilité à l’autre (conjoint N+1 Gouvernement Médecin Ministre Complotiste…Etat tiers Pangolin… la liste est longue).

Malheureusement tant que nous accuserons l’autre d’être la source de notre stress, nous n’avons aucun moyen de lutter contre celui-ci. Nous acceptons ces causes pour ne pas avoir à regarder en nous ce qui ne fonctionne plus. Dans les faits nous acceptons de nous laisser entrainer par ces causes extérieures parce que nous voulons clairement faire partie des gens qui souffrent. Souffrir de notre stress nous autorise à nous mettre en colère donc à être violent. Combien parmi nous se sont déjà mis en colère pour faire partie d’un groupe parfois pour de très bonnes raisons.

“ Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, ce sont les opinions qu’ils en ont.”
Epictète

“ Lorsque donc quelqu’un te met en colère, sache que c’est ton jugement qui te met en colère ”
Epictète

Le premier moteur de notre stress est donc la vision que nous nous faisons de tel ou tel évènement. 

Bien sur j’entends que dans telle ou telle entreprise un ordre ne se discute pas, un objectif ne se révise pas… 

C’est le management par la peur et la peur mène à l’erreur.

Comment échapper à ce stress ?

Je vous propose de vous interroger sur ce que vous pouvez faire pour en diminuer les effets ? L’application bien sur des accords Toltèques de Don Miguel Ruiz, certes mais retournons vers la philosophie d’Epictète qui nous rappelle dans son Manuel ces quelques mots en guise de titre du premier chapitre de son “Manuel”

“Des choses, les unes dépendent de nous les autres ne dépendent pas de nous.”
Epictète

L’application de ce principe en toute occasion m’a permis d’éliminer 80% de mes colères… Et les colères sont également sources de stress et de déprime vous en conviendrez. Ce qui dépend de moi ce sont mes désirs mes jugements mes pensées mes paroles et mes actions. A moi de soigner ce que je pense dis et fais afin que mon interlocuteur accepte de son plein gré et sans stress ma vision. Ce qui ne dépend pas de moi c’est justement l’opinion de l’autre, le résultat de mes examens même si j’ai pris soin de réviser je ne peux me mettre à la place du correcteur. En entreprise ce qui ne dépend pas de moi ce sont les jugements que l’on porte sur mon travail, les objectifs qui me sont assignés ainsi que les conditions dans lesquelles je dois exercer mon activité.

Dois-je pour autant me résigner ?

Je vous propose de vous interroger sur ce que vous pouvez faire pour en diminuer les effets ? L’application bien sur des accords Toltèques de Don Miguel Ruiz, certes mais retournons vers la philosophie d’Epictète qui nous rappelle dans son Manuel ces quelques mots en guise de titre du premier chapitre de son “Manuel”
Certainement pas mais je dois m’assurer que mon point de vue a suffisamment été clair pour être compris, je dois bien sur utiliser ces questionnements chers à Socrate pour m’assurer que la personne a compris mon message et non déformer mes intentions. Les Philosophes stoïciens étaient très différents dans leurs origines et leurs enseignements. Sénèque était issu d’une famille très riche et aurait pu avoir une vie très différente de celle qu’il a choisi. Epictète était un esclave grec, Affranchi à Rome il était pauvre de biens matériels mais enseignait à tous. Que dire de Marc Aurèle empereur et philosophe dont la mort reste un mystère mais qui eu à son actif quelques batailles de ses armées.
Son fils Commode sera l’un des plus féroce empereur de l’antiquité.

Autant de différences et pourtant un point commun : Faire partie des stoïciens, défendre des valeurs morales qui permette de se coucher le soir l’esprit en paix mais parfois le ventre vide ! Considérer que le changement est naturel et normal tout comme le passage de la vie à la mort… on en est bien loin aujourd’hui.
Il ne s’agit pas de se résigner mais de faire passer avant soi et ses soucis personnels les vertus cardinales issues de Socrate. Ces vertus sont ce que nous appelons aujourd’hui ls soft skills la prudence, la force morale la tempérance et la justice sont encore si je ne me trompe pas des valeurs mises en avant.

Si j’observe le désintérêt de l’Homme de la rue pour la politique, c’est avant tout parce que l’Homme politique a abandonné ces vertus pour leur préférer des valeurs plus individuelles dans leur application.
Mais alors si je réduis mon stress mon mal-être qui proviennent directement de sources extérieures, que me reste-t-il ?

2. Les causes internes (appartenant à chaque individu)

Elles sont au nombre de quatre.  
Ces causes de stress ou d’angoisse profonde nous sont bien connues. En fait elles nous protègent tout en nous freinant en fonction des cas et des individus. Il ne s’agit pas de trouver le moyen de les éliminer comme l’on peut quasiment éliminer la colère la jalousie, ou autre sentiment mais de s’adapter à ces changements.

a. Être placé dans une situation nouvelle.

La nouveauté que l’on peut appeler inconnue et qui n’est rien d’autre que le résultat d’un changement est depuis l’homme préhistorique une source d’angoisse de peurs et de stress.

Que l’on choisisse de se confronter à la nouveauté ou que l’on y soit contraint, il existe une tournure d’esprit qui permet de voir dans la nouveauté une opportunité là ou nous nous sommes habitués à voir un danger.

Tout est changement, non pour ne plus être mais pour devenir ce qui n’est pas encore Epictète

“ Le secret du changement, c’est de concentrer toute notre énergie non pas à lutter contre le passé mais à construire l’avenir ”
SOCRATE

Tout le monde appelle au changement mais rare sont les personnes qui acceptent les conséquences d’un changement à leur échelle. Quant à conduire le changement, ce n’est pas décider de ce qui doit être changer ni amener une solution à un problème mais amener une population donnée a changer de comportement de leur plein gré pour que l’ensemble génère un mieux pour son milieu. Dans l’entreprise cela est bien souvent perçu comme une tâche complexe mais prenons l’échelle d’une famille c’est par exemple soulager un membre de cette famille d’une tache pour la confier à une autre personne. Cela profitera à l’ensemble dans sa gestion du temps.

Le changement est un déplacement de nos croyances en terre inconnue. Cela va entrainer un questionnement :

Et si j’avais raison de penser ceci

Et que va-t-il se passer si je pense cela ?

Plutôt que de se poser des questions auxquelles nous n’avons pas la réponse, ne serait-il pas plus motivant d’embrasser le changement comme une opportunité de gain et de pertes ? Sans vouloir vous parler des Stoïciens de manière systématique, c’est notre décision qui fait que nous aimons ou pas telle ou telle chose, donc c’est à nous de voir le bon côté du changement qui parfois il est vrai nous est imposé par d’autres.

Il ne s’agit pas de craindre le changement mais de se poser la question de ce qu’il va modifier pour nous. La peur paralyse la réflexion

b. L’imprévu c’est à moi de lui laisser la place sur le strapontin pas dans le fauteuil !

 L’imprévu est une source de stress interne que nous pouvons réduire à sa plus stricte expression.

Dans l’imprévu, il y a un caractère aléatoire voire divin auquel j’ai beaucoup de mal à croire. Je fais partie des personnes qui pensent vivre dans un monde ou le hasard n’a pas de place et ce qui arrive est le fruit d’actions précédentes selon une loi de causes à effets qui varie dans le temps.

L’imprévu fait partie de ces choses auxquelles nous pouvons toutefois nous préparer. L’exercice stoïcien dit « des maux » consiste à prendre en compte très rapidement l’ensemble des possibilités négatives d’un évènement tout en sachant qu’il est peu probable que cela arrive.

 Par exemple c’est en me préparant pour aller à un rendez-vous lister tout ce qui peut arriver pendant ce trajet. (Accidents, retards, annulations possibilités se fermant…) Il ne s’agit pas de trouver une solution mais de préparer son esprit à se mettre en mode « survie » (terme bien connu des aventuriers de l’extrême) au cas où une catastrophe arrive.

« Si un événement survient, je l’accepte en le rapportant aux dieux et à la source universelle d’où dérivent tous les événements » (Marc Aurèle, Pensées, VIII, 23)

 L’imprévu est par définition ce à quoi je n’ai pas pensé. Il est donc possible de diminuer cette source de stress interne en pensant aux conséquences de mes actes.

c. La perte de contrôle.

 La perte de contrôle est une source de stress bien connue des sportifs et des dirigeants d’entreprise. Le plan jusque-là se déroulait à la perfection quand un imprévu nous a fait perdre le contrôle c’est-à-dire la faible emprise que nous avions sur la série d’évènements.

Le contrôle est l’enjeu majeur des personnes qui n’ont pas confiance en elles. Que recherche le Narcissique si ce n’est à contrôler son entourage pour tel un souverain parader devant sa cours. Si vous avez confiance en vos capacités à quoi vous sert de contrôler la situation ? N’êtes-vous pas assez expérimenté pour faire face ?

Au contraire, laissez-vous entrainer par l’inconnu par ce que vous ne maitrisez pas et ce pour une seule raison… Vous allez peut-être découvrir le bonheur !

 Si la perte de contrôle entraine chez vous un stress important, c’est qu’il vous faut apprendre à prioriser vos objectifs de vie. Je suis comme vous il m’arrive d’observer chez moi une montée de stress parce que je perds le contrôle d’une situation. Que faire alors ?

 “Chacun conduit sa vie à toute allure et souffre de tout attendre du futur et d’être insatisfait du présent” Sénèque

 Prendre du recul, de la hauteur et faire preuve d’humilité. La perfection n’existe pas, être fort ne signifie pas mettre ses émotions de côté, tout faire ou tout obtenir tout de suite n’est pas un objectif, c’est le leurre d’une société de surconsommation.

d. La menace sur mon égo

Enfin, dernière des quatre sources interne de stress, la menace que je crois ressentir sur moi ou plutôt sur mon égo. L’attaque (puisque perçue comme telle) de mes capacités à réaliser une tache ou à vaincre un adversaire.
La personne vous questionne et vous traduisez que c’est une critique de vos compétences à réaliser une tâche. En entreprise cela est très fréquent et il m’est arrivé de me retrouver en situation de stress suite à une question sur mes prévisions de CA.
La question était légitime car annoncer une hausse ou une baisse sur un marché est le fruit d’une analyse. Mon patron de l’époque étant mon supérieur hiérarchique il avait pleinement raison de poser la question. Reste que je me suis senti attaqué dans mes compétences et qu’il m’a fallu quelques instants pour chasser cette vision et revenir en mode constructif !
Notre égo est l’image que j’ai de moi, c’est ce que je pense de moi et bien souvent c’est aussi une meilleure version de moi… l’être humain a besoin de se donner les moyens de s’équilibrer face à son image, cela lui permet d’accepter ses cotés sombres. Une menace sur ce que je pense transmettre de moi et c’est mon être intérieur qui est blessé. Cette atteinte fait plus de dégâts qu’une gifle physique… et c’est pour cela que les mots sont plus forts que les coups.
Pour protéger son égo, il n’y a qu’une solution : Mettre en actions ce que je pense être moi plutôt que de baser mon jugement sur ce que les autres vont dire de moi.

Bien évidement ces 4 causes sont additionnables pour créer un état de stress élevé. Lorsque cet état de stress élevé est passager, on parle de stress aigu qui va développer la production d’hormones qui vont le combattre rapidement et maintenir l’individu en état de performances optimales. C’est par exemple, ce trac qui vous prend juste avant de monter sur l’estrade et prendre la parole devant une centaine de personnes invitées. C’est aussi en travaillant ces points que le sportif arrive hyper-motivé le jour de sa compétition. C’est ce que nous appelons le « bon stress » par opposition au stress chronique qui revient car la source de ce stress ne se tarit pas.
Si les causes de stress externes peuvent être amoindries par une pratique philosophique continue notamment grâce qu stoïcisme et ses exercices, les causes de stress internes doivent être évaluées pour en mesurer la puissance et la combinaison afin d’apporter une réponse appropriée.
En coaching nous appelons cela la position Meta, c’est en fait une prise de recul doublé d’une analyse sur trois niveaux : ce que je ressens, ce que je pense et ce que je fais pour ressentir et donc amoindrir ce que je ressens.

“Le vaniteux fait dépendre son propre bonheur de l’activité d’autrui ; le voluptueux, de ses propres sensations et l’homme intelligent, de ses propres actions. ”

MARC AURÈLE

3. Le circuit du plaisir

Point d’équilibre de notre fonctionnement, le plaisir et donc la sécrétion de dopamine va venir contre balancer les effets de ce mal-être.

Ainsi nous allons nous accorder un plaisir pour nous soulager d’une tension vécue comme un stress, je vous livre ici quelques pistes communes que je vous laisse compléter :

 Tout cela bien sur déclenche chez vous un plaisir et vous avez raison d’en profiter ! Mais alors quand faut-il s’inquiéter ?

Tout simplement lorsque consciemment ou non vous ne vous tournez plus que vers une seule et unique source de plaisir. Surveiller ses comportements ou ceux de vos proches vous permettra d’éviter ce que j’appelle le mésusage d’une substance ou d’un comportement.

Pour votre cerveau vous associez la substance au plaisir pour combattre le malaise. Pavlov a démontré il y fort longtemps que l’on peut ensuite supprimer la cause (La source du malaise) l’individu retourne vers sa source de plaisir.

On est loin de l’addiction !

Nota Bene: Les exemples qui vont suivre ont été choisis en évitant les drogues illicites à l’exception du Cannabis qui fait partie des drogues utilisées en France sans être toutefois la plus mortelle. Le Tabac, L’alcool, les médicaments, les jeux de hasard et d’argent font plus de victimes en France.

Bien sur, ce n’est pas parce que vous prenez un joint chaque semaine pour évacuer les soucis que vous êtes addict. Mais pour qu’il vous fasse « de l’effet », il va falloir monter en THC. La THC, c’est cette substance psychotrope contenue dans le cannabis. Un apprenti jardinier ou chimiste vous donnera la recette !

Vous êtes simplement dépendant c’est-à-dire qu’un manque de cette molécule entraine une insatisfaction accompagnée de signes d’irritabilité d’énervement et de stress… La boucle est bouclée mais dans le mauvais sens ! Au lieu de traiter votre stress vous développer un nouveau stress lié par le manque de cette substance dans votre corps. Parallèlement vous allez développer une tolérance à cette molécule, c’est-à-dire qu’il vous faudra plus de THC pour atteindre le même état de plaisir. Votre consommation va grandir…

L’addiction survient lorsque conscient de ce que vous faite, vous continuez parce que vous avez perdu ce qui définit l’addiction pour moi : La liberté de vous abstenir.

 Une mesure de prévention simple est donc de s’assurer que vous utilisez des sources de plaisir ou de récompense différentes. L’exemple du « Dry January » en est un très bel exemple. Ne pas consommer d’alcool pendant un mois, c’est se priver d’une source de récompense connue pour pouvoir en tester une autre. La journée sans tabac fonctionne sur le même principe. Et nous sommes bientôt au mois sans tabac !
Etes vous prêts à en profiter pour mettre un terme à votre consommation ?

Que faire lorsque les habitudes sont déjà prises et la dépendance installée ?

Une seule chose : consulter un Addictologue ! Ce médecin spécialiste saura vous orienter pour un suivi et vous fournira l’aide médicamenteuse pour sortir du piège. Mais attention si la dépendance donc le fait de devoir effectuer un sevrage physique pour briser le mécanisme est généralement assez simple, l’addiction qui ne vient qu’après des consommations excessives et répétées nécessitera un sevrage physique et un sevrage psychologique pour éviter les rechutes qui font partie de la maladie de l’addiction.
L’un des paradoxes de l’addiction est que les comportement ou substances désinhibantes prises au début pour surmonter une timidité une anxiété face à l’inconnu vont en quantité importantes devenir facteur de dépression.

4. Après le sevrage physique

Le sevrage physique consiste à éliminer la connexion entre la molécule du produit et le récepteur neuronal. En fonction de la substance cela peut prendre plusieurs jours ou plusieurs mois chacun réagissant de manière particulière. Il existe pour certaines addictions des médicaments qui vont aider à ce sevrage, la pharmacologie de l’addiction c’est aussi les anxiolytiques car les addictions sont anxiogènes…  

Reste la partie psychologique ou comportementale, car non seulement le cerveau enregistre les molécules chimiques mais il enregistre les actions qui conduisaient le malade vers sa source de plaisir avant que celle-ci ne se transforme en source de souffrance.

 C’est là que les groupes de parole mais aussi les pair aidants et les patients expert en addictologie ont un rôle à jouer. On retrouve dans les nouveaux comportements à adopter les clés vues en coaching comme le VAKOG ces habitudes liées à nos sens.

“ Si tu ne bois plus, impossible de continuer à plaire à tes anciens compagnons de boisson ; choisis ce que tu préfères : leur plaire en buvant comme un trou ou être sobre et leur déplaire ”

Épictète, entretiens, IV,2

Eviter de voir, de sentir, d’entendre de gouter des substances associées au produit et de fréquenter les personnes qui demeurent dans l’addiction. Chaque habitude de vie doit être reconsidérée sous l’angle de la consommation (ou du comportement) depuis le réveil jusqu’au coucher à des horaires différents. Occuper le temps passé à l’approvisionnement, à la consommation et au ‘voyage » … cela prends en fait l’essentiel du temps à un addict, et il va falloir l’occuper !

Reconstruire sa personnalité sur de nouvelles bases en travaillant l’estime la confiance et l’amour de soi, il est impossible de revenir sur son passé mais il est possible de se transformer. Il existe des structures qui aident chaque jour les dépendants qui souhaitent s’affranchir de leurs chaines à se libérer.

J’accueille les personnes que j’accompagne par ces mots :

Vous n'êtes pas responsable de votre maladie, mais vous êtes responsable de votre rétablissement

 Sans la bonne volonté du malade pour changer, pour évoluer vers une moindre consommation ou aller vers l’abstinence, il n’y a pas d’accompagnement possible vers la sobriété. Un discours purement répressif sans mesure d’accompagnement sera également un échec trop souvent vu. Amener le malade à souhaiter sortir de son enfermement de l’addiction n’est pas lui dire qu’il retrouvera un semblant de santé mais l’accompagner jusqu’à son intégration dans la société.

5. Comment gérer tout cela en entreprise ?

Il y a dans les grandes entreprises le CSE, organe dans lequel il devrait être possible de s’ouvrir à un problème de dépendance.

Le département RH devrait pouvoir apporter une réponse aux salariés, après tout l’entreprise est responsable des agissements de ses salariés. Combien d’accidents du travail ont lieu sous l’emprise de substance psychotiques légales ou non ? S’il est simple d’ajouter sur un contrat de travail que la consommation est interdite, cela ne règle en rien le souci de l’addiction.

Une fois la « Perte de la liberté de s’abstenir » en place chez le salarié, ce n’est pas un article de son contrat de travail qui va l’empêcher de consommer ou d’agir. Renvoyer cette personne, c’est la condamner à finir ses jours sous les ponts, je n’exagère rien !

L’envoyer vers la médecine du travail ou chez son médecin… ? La peur est un frein puissant et ces professionnels sont considérés parfois trop proches de la famille de l’employeur

Une erreur serait de considérer que les addictions ne concernent que les hommes, que les européens, que les chrétiens, que les ouvriers, que les CSP inférieures… Non, l’addiction touche tous les milieux sociaux, toutes les professions… toute l’humanité.

 De l’indépendant au grand groupe, en passant par le salarié du secteur public ou le travailleur du secteur associatif, chacun de nous peut être confronté au problème des addictions.

Il n’y a pas une solution ou un seul intervenant à une problématique d’addiction mais un ensemble qui comprend les médecins (Traitant et au travail,) les spécialistes que sont les addictologues et les psychologues cliniciens formés, les intervenants en CSAPA et les groupes de paroles sur le long très long terme.  Le lien entre tous ces professionnels est peut être le patient expert… Nous y reviendrons.

Soyons les artisans du changement et de la prévention ensemble !

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