Apprendre à dire NON !

Cela commence tout petit…
Apprendre à dire non !
Apprendre à dire NON !

C’est pourtant une chose qui marque notre enfance ! Petit, nous découvrons le pouvoir du NON avec nos parents. C’est souvent une manière de marquer notre passage à un premier niveau d’indépendance. Après des mois à patienter plus ou moins sagement à obtenir de l’attention soit en pleurant soit en émettant quelques gargouillis sonores incompréhensibles, à balbutier des mama et papa qui font l’admiration de mos parents nous en arrivons à cette rupture NAN, NON …

Les tous premiers non font sourire, nos parents en sont d’ailleurs très fiers et il n’est pas rare d’entendre « Oh vous savez il ou elle a déjà son petit caractère… il ou elle ne se laissera pas faire dans la vie ! »

Certes nos premiers non ont fait sourire mais très rapidement l’autorité parentale prenant le dessus il n’est pas rare que l’auteur de ce petit mot de trois lettres qui se lit dans les deux sens finisse dans sa chambre ou dans un coin pour avoir osé braver l’autorité.

Puis cela continue
Alors comment expliquer qu’une fois arrivé à l’âge adulte, nous ne soyons pas plus avancés avec ce petit mot que nous n’employons que lorsque les circonstances font que nous nous sentons assez forts pour être certain d’avoir une bonne raison de refuser.
Nous l’avons vu lors des mouvements sociaux, chacun présentant sa pancarte commençant par « NON A … » Pris isolement la pancarte est généralement tournée vers soi… Je conserve le souvenir de me rendre en métro, il y a des années, à un rassemblement parisien pour dénoncer l’emprisonnement d’un leader syndical en Pologne… Croyez-moi, je n’en menais pas large du haut de mes 15 ou 16 ans avec ma pancarte en carton rigide sous le regard des passants de la ligne 7…

Une fois sur place, et avec d’autres mon comportement fut très différent l’effet de groupe jouant alors l’effet désinhibant qui permet de protester et de dire NON.

Le NON à une tâche supplémentaire
(Apprendre à dire NON en Entreprise)

Il faut je crois différencier le NON clairement prononcé au oui mais qui signifie la même chose mais en utilisant des termes plus acceptables pour votre interlocuteur

C’est un NON difficile à apprivoiser et à faire sien tant il positionne celui ou celle qui ose le prononcer sur la pente du Stress et des croyances que l’on se plait à inventer pour se faire croire que l’on doit faire cette nouvelle tache quitte à travailler plus sacrifier temporairement son samedi mais sans se fixer de date butoir
Apprendre à dire NON ! en entreprise

« Si je refuse, je vais perdre mon job »

Phrase anxiogène basée sur une vue fantaisiste du « patron ». Vous avez raison de vouloir m’interrompre ici car il est vrai que pour les métiers à moindre qualification, ce raisonnement est encore pratiqué.
Mais il convient de combattre cette idée et je vous propose le schéma suivant :

« Si je dis non, c’est un.e autre qui va avoir la promotion que je mérite »

Croyez-vous encore au super héros ? Le manager n’est pas celui qui a fait tous ce qu’on lui demande pendant des années pour mériter le poste lorsque le titulaire part en retraite, c’est celle ou celui qui connait les équipes et qui a la capacité à organiser le travail de façon à développer l’entreprise. Et s’il n’y a aucune possibilité d’évolution dans une entreprise en termes de responsabilités fonctions ou salaire alors vous irez de toutes façons chercher ailleurs ce que votre employeur ne vous donne pas.

« Si je refuse, je vais finir dans un placard »

Encore une fois cette croyance, ou ce lien de causalité n’existe bien souvent que dans l’esprit du collaborateur peu confiant en ses capacités ? Le mise au placard existe mais elle est soit la punition pour avoir démontré des capacités trop élevées par rapport à la fonction. (Vu de mes yeux !), soit elle répond à une peur de votre N+1 qui craint pour son poste.

« Je ne peux pas dire NON »

Stop arrêtez tout ! C’est juste une croyance (au moins) et une peur (au moins) qui font que vous êtes paralysé(e) au travail. Sincèrement posez-vous la question de votre présence dans l’entreprise, de votre intérêt au travail. La QVCT signifie la Qualité de Vie et les Conditions de Travail, si votre travail est une souffrance, ce n’est pas la peine d'insister.

Le NON à un client

Et je ne parle pas DES clients qui font vivre l’activité, ceux-là ne vous demandent jamais, ils obtiennent. Mais il existe des clients qui ne conçoivent la relation commerciale que comme un champ de bataille ! Il vaut mieux leur dire non tout de suite !

Très sérieusement, je vous encourage à le faire. C’est avant tout une marque de respect pour votre travail et il est juste anormal qu’un client puisse se permettre de vous demander au choix mais certains cumulent :
Apprendre à dire NON ! à un client

Qu’avez-vous à gagner à accepter l’une ou l’autre de ces demandes de la part d’un client ? :

Une seule chose et cela s’appelle la mauvaise habitude ! En plus de rogner sur vos marges la mauvaise habitude se colporte et fini par toucher tous vos clients… Vous allez finir par « exploser » avec trop de travail non rentable à faire pour hier !

Le NON nous l’avons vu n’a pour justification que de se protéger d’une demande irréaliste de la part d’un supérieur hiérarchique ou d’un client. Cependant les conséquences d’un NON peuvent être désastreuses car le NON touche l’égo de la personne (Cette image qu’il ou elle a d’elle-même) Le NON même si il est justifié peut être vécu comme une agression, un agent de stress et une injustice.

Il faut donc pouvoir contourner le facteur stressant lié à ces trois lettres et je vais vous présenter son synonyme le OUI…MAIS

Le OUI, MAIS…Avec un client

Si dire non, sans vous justifier vous parait impossible, impensable irréaliste ou simplement hors de portée, vous pouvez utiliser le OUI...

MAIS avec des conditions qui forment une protection contre les demandes irréalistes de vos clients
Je vous donne un exemple :

Les avantages du Oui Mais en entreprise

Pour être efficace, un « Oui… Mais » doit se composer d’une partie d’acquiescement, c’est la partie qui va plaire à votre N+1. Pour peu que celui-ci aime avoir le contrôle sur son équipe, vous entrez dans son jeu.
La suite est un rappel des fonctions et tâches qui vous sont assignées. Il n’y a pas de discussions possibles sauf à vouloir vous retirer ce qui fait l’intérêt de votre travail et là ce n’est plus une demande supplémentaire qui est l’enjeu mais votre présence dans l’entreprise.
Tout comme avec un client c’est à vous de faire le constat que vous ne pouvez absorber une charge supplémentaire de travail.
Si votre manager est à l’aise dans sa fonction, il sait soit par expérience soit par retour quel temps est nécessaire pour chacune de vos taches. Dans ce cas vous êtes en position de négocier la tache supplémentaire pourquoi pas en prenant les devants et en demandant la collaboration d’autres collègues que vous allez encadrer. Il ne s’agit pas de sous-traiter le travail qui vous est demandé mais de collaborer activement en faisant preuve de créativité pour intégrer une nouvelle tâche.

Le OUI mais vous permet

Pour rappel, un objectif se définit avec des indicateurs de réussite qui permettent d’estimer le % accompli et le temps restant avant de remettre les attendus.

Le OUI… MAIS pas à ce tarif est délicat en entreprise mais peut si les relations sont bonnes être évoqué dans des termes plus flexibles que ceux employés.

Le NON lié aux conduites addictives …

C’est le « non merci » que les anciens addicts utilisent le plus souvent. L’avantage est qu’il permet de faciliter la prise en main de ce petit mot mais à quel prix ! Refuser une trace de cocaïne, un joint ou une dose d’héroïne ne choque pourtant personne, mais refuser un verre d’alcool, c’est un peu laisser seul face à sa consommation celui ou celle qui vous le propose…

Le jugement bien sur… mais aussi l’incompréhension qui devient de l’intolérance lorsque la personne insiste… Florilège de quelques phrases entendues

Ces petites phrases viennent quel que soit votre addiction y compris aux jeux d’argent et de hasard lorsque l’on vous propose de jouer au Loto ou de passer une soirée au casino.

Pour une personne en rétablissement d’une addiction pouvoir dire NON est une liberté retrouvée, c’est un plaisir 1000 fois vécu en rêve que ce moment ou libéré de la maladie il est possible de s’abstenir à nouveau.

Ce NON sera répété souvent car les images comme les sons ou les odeurs ramèneront toujours en arrière vers ce comportement qui a laissé tant de traces. L’avantage de la personne ayant connu l’incapacité à dire NON est de connaitre ses priorités et de pouvoir le plus souvent se préserver en refusant ce qui ne lui parait pas conforme avec ses capacités.

Apprendre à dire NON… compétence psychosociale et mesure de protection

Nous l’avons vu le NON est au début un jeu d’enfant mais il devient rapidement l’expression d’une crainte d’un inconnu qui nous pousse à sortir de notre routine. Notre cerveau n’aime pas cela …

Lorsque l’on se trouve plongé dans la roue de la conduite addictive, à la recherche de cette sensation qui ne reviendra plus, le non de vient plus rare dans notre fonctionnement et courant dans tout ce qui est étranger à notre fonctionnement obsessionnel et compulsif.

Le NON finit par disparaître avec la perte du contrôle ce circuit qui nous protège et protège les autres de nos comportements les plus extrêmes.

Lorsque vient le temps du rétablissement après le sevrage, il nous faut apprendre à
utiliser les différentes formes du refus pour nous reconstruire… Un retour à nos premières années et à l’apprentissage d’un mode de protection. Plus question de craindre la réaction de l’autre si je dis NON, plus question de fantasmer sur l’exclusion du groupe la mise au placard ou à toute autre forme de sanction, le NON devient une protection solide non plus contre les autres mais pour moi et mon développement serein.

Cela fait partie du message de prévention des conduites addictives que je porte. Bien sur il est plus entendu dans les collèges et lycées mais ce même message est destiné également aux adultes que je rencontre en soin, mais aussi en entreprise.

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